Malgré mon amour inconditionnel pour mon petit village du bout du monde, j’ai toujours déploré le manque cruel d’oiseaux marins. Lors de ma précédente vie, à St-Barth, ma petite île-bonbon, des milliers d’oiseaux plus jolis les uns que les autres nous tenaient compagnie en permanence. Il y avait les mouettes bien sûr, copines câlines de nos balades sur la plage. Elles aimaient, pas farouches pour un sou, s’inviter aux mouillages dans les petites criques, histoire de récupérer quelques miettes, un petit festin abandonné bien volontiers par les plaisanciers ravis. Il y avait les délicats pailles en queue, ravissants et exotiques en diables batifolant souvent par paire sur la mer, le long de la côte. Les goélands, les sternes bavardes, les majestueux pélicans gourmands …. Ah les pélicans, j’en ai passé des heures à nettoyer leur caca collant sur la coque de notre bateau au milieu du port de Gustavia. A ce moment-là, je les haissais…. et maintenant ils me manquent.
Et puis il y avait les élégantes frégates, danseuses altières, planant des heures sans remuer leurs gigantesques ailes dans le bleu du ciel …. Depuis quelques temps, ces belles dames ont fait leur apparition le long de nos plages. Leur lieu de prédilection, la plage des pêcheurs. Ben voyons, pas folle la guêpe, elles savent bien qu’au retour de leur pêche, les pêcheurs jetteront à la mer les entrailles des poissons tout frais, les coques inutiles ou les trop petits crabes . Alors, en attendant leur pitance, elles se donnent en spectacle, délicieuse chorégraphie aérienne, pour le plus grand plaisir des badauds ébaudis.
Merci Mimi pour ces jolies clichés des demoiselles et de leur spectacle dans le plus ravissant des décors.